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La claie des champs

La claie des champs
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10 décembre 2017

DÉFINITION NITRATE:

Un nitrate est un composé polyatomique constituant l'ultime étape de la dégradation des substances azotées par des bactéries dans la filtration biologique. Les nitrates, de formule chimique NO3-, sont une forme d'azote assimilée par les végétaux; ils sont relativement peu dangereux pour les poissons mais peuvent être toxiques pour les invertébrés.

Une molécule de nitrates schématisée:
Une molécule de Nitrates NO3
Le nitrate est de formule chimique NO3-. C'est aussi le sel de l'acide nitrique HNO3, encore appelé l'azote nitrique.

 

 

Dans le cycle de l'azote:

Dans le cycle de l'azote, les nitrates sont issus de la dégradation des nitrites NO2- par nitratation et de l'azote ammoniacal. La dénitrification dans le cycle azoté est aussi appelée la respiration nitrate.

Ce sont des bactéries du genre Nitrobacter (par exemple) qui reprennent l'acide nitreux et les nitrites pour les oxyder en acide nitrique qui forme, avec les bases qu'il rencontre, des nitrates de Sodium, de potassium, de Calcium. Cette seconde étape d'oxydation biochimique de l'acide nitreux en acide nitrique constitue la nitratation.

La masse moléculaire d'un ion nitrate est de 62,0049 Da. Il est mesuré à l'aide d'un test nitrates ou test NO3.

 

Les nitrates organiques et inorganiques:

Les nitrates inorganiques sont issus de la dégradation de matière organique. Ils sont formés dans la nature par la décomposition des composés azotés tels que des protéines, l'urée, les amines... De cette façon, c'est un azote réduit de décomposition de l'ammoniac ou l'ammonium. En présence d'oxygène, il est oxydé par des micro-organismes de type nitrobacter pour former l'acide nitrique qui se lie une base quelconque (habituellement carbonate).

Une autre source de formation est induite par les oxydes d'azote générés par les décharges électriques des tempêtes (azote et oxygène). Avec l'eau de pluie, il forme l'acide nitrique qui lie les carbonates et autres minéraux.

Actuellement, des quantités importantes d'oxydes d'azote sont également formés dans le procédé de combustion à haute température. Ceux-ci sont transformées par la même voie de nitrate réductase.

Les nitrates organiques sont des esters d'acide nitrique avec des alcools. Le plus connu des nitrates organiques est probablement la nitroglycérine, formé à partir d'un mélange de glycérine, d'acide nitrique et d'acide sulfurique concentré.

 

Dans les engrais:

Les nitrates sont une partie essentielle des engrais. Les plantes utilisent les composés organoazotés comme les acidesaminés. De nombreuses plantes accumulent les nitrates dans leurs parties vertes et s'ils sont utilisés comme aliments cuits, il y a un danger que d'autres organismes les transforment en nitrites par réduction, qui produisent à leur tour des nitrosamines qui sont cancérigènes. Par conséquent, il est recommandé, par exemple, de ne pas surchauffer les épinards qui ont habituellement une forte teneur en nitrate.

Dans la nature, ils sont présents en importantes quantités de nitrate de sodium (NaNO3), des dépôts formés par évaporation du salpêtre. Les incrustations formées dans les bâtiments d'élevage sont souvent composés de nitrate de calcium Ca(NO3)2. Ils sont générés par la décomposition de l'urée CO (NH2)2 de l'urine des animaux qui est converti en acide nitrique microbiologiquement et enfin par réaction avec de la chaux dans les parois (murs).

 

Les différentes formes de nitrates:

Le nitrate de potassium (KNO3) est une partie essentielle de la poudre noire. Son pouvoir oxydant est utilisé pour transformer le carbone et le soufre également présent dans le mélange en leurs oxydes. L'énergie libérée dans le processus provoque une chauffe de gaz qui se développe explosivement.

Les nitrates, comme déjà indiqué, sont également une composante essentielle de nombreuses formulations d'engrais. Le nitrate naturel, également connu sous le nitrate du Chili, longtemps exploité dans les mines de sel du nord du pays, jusqu'à ce que le développement en Norvège et d'autres pays du nitrate artificiel (obtenir l'azote directement à partir de l'air par voie électrochimique) est venu concurrencer ce nitrate naturel et affecter le commerce d'exportation. Un composé particulièrement utile dans ce contexte est le nitrate d'ammonium. Malheureusement, en plus d'être un bon compost, il se décompose explosivement lorsque chauffé et il est responsable d'un grand nombre d'accidents. Mélangé avec de l'huile, il est utilisé comme un explosif dans le secteur minier. Dans des conditions plus contrôlées, la décomposition du nitrate d'ammonium est utilisée pour générer l'oxyde de diazote. Il est utilisé comme anesthésique et, par exemple, pour faire mousser la crème fouettée vendu en boîte.

Le nitrate d'argent est un précurseur important pour les halogénures des sels d'argent utilisés comme produit photosensible en photographie.

Comme des nitrates intermédiaires sont présents dans la nitrification-dénitrification, ils utilisés dans les usines de traitement des eaux d'égout des eaux usées. On utilise certains micro-organismes pouvant réduire le nitrate en conditions anaérobiesdirectement en azote élémentaire (azote moléculaire). Les composés azotés qui produisent des problèmes d'eau sont éliminés lors d'une eutrophisation. Les problèmes de sulfure d'Hydrogène (H2S) généré dans les eaux usées, des fosses septiques et des réseaux d'égout, peuvent également être résolus par l'addition de nitrates.

Les solutions de nitrates (nitrate de calcium, nitrate de sodium et nitrate de potassium) sont également utilisés dans les bains de passivation des surfaces métalliques, ainsi que pour le stockage d'énergie thermique dans des installations de concentration solaire. Ce dernier développement est la grande nouveauté des centrales thermiques solaires où l'énergie excédentaire est accumulée pour produire plus tard l'électricité quand disparaît la lumière du soleil. La plage de température pour stocker ces sels est comprise entre 131 et 560 °C. La recherche de nouvelles formes nitrates (nitrate de calcium de potassium, de Lithium...) permet d'améliorer les propriétés de ces sels.

Le nitrate d'amyle (O2NO(CH2)4CH3) est utilisé en médecine pour ses effets sur le système cardio-vasculaire.

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10 décembre 2017

Le phosphore, les nitrates et le sol.

Le phosphore, les nitrates et le sol.



Le phosphore

Dans la partie superficielle du sol, le phosphore du sol est fourni par la dégradation de la matière organique des végétaux et animaux morts (phosphore organique).

Il l’est aussi de façon plus réduite, par la lente décomposition de la roche (phosphore minéral).

Le phosphore est avec l’azote et le potassium, un des nutriments indispensables au développement des végétaux.

Dans le sol, seul le phosphore en solution dans l’eau du sol peut être prélevé par les racines des plantes, soit moins de 0,5 % du phosphore total du sol.

Sur les terres agricoles, les récoltes successives réduisent le stock de phosphore disponible dans le sol, il est donc nécessaire de l’amender avec des apports de fertilisants phosphatés. Sont alors utilisés du phosphore organique (fumiers, lisiers, boues de stations d’épuration,..) ou des phosphates minéraux industriels (phosphates provenant de gisements marocains).

Des sols sur-fertilisés et servant de poubelles à lisier !

Les excès d’épandage de fertilisants phosphates et nitrates sur les sols cultivés par l’agriculture intensive constituent aujourd’hui la source de pollution majeure des eaux souterraines et des rivières.

La même agriculture intensive se débarrasse trop souvent de grandes quantité de lisiers agricoles, riches en nitrates et phosphates, par épandages excessifs qui dépassent les capacités de fixation par les sols.

Les fertilisants qui ne sont par fixés au niveau des végétaux et de l’humus sont facilement entrainés par l’eau.

- Les nitrates sont extrêmement solubles et entrainables par les eaux de ruissellement ou d’infiltration et se retrouvent rapidement dans les eaux souterraines et les cours d’eau. (Au delà de 8 mg/l de nitrates dans l’eau d’une rivière, il y a menaces d’eutrophisation).

La valeur agronomique d’un intrant organique se définit essentiellement au plan de l’apport d’azote :

- Sa valeur amendante : capacité à augmenter la teneur en matières organiques du sol pour en améliorer le bio fonctionnement, (azote organique).

- Sa valeur fertilisante : teneur en éléments nutritifs assimilables par les plantes (azote minéral).

- Le phosphore est moins soluble, il est néanmoins facilement entrainé par le ruissellement vers le réseau hydrographique. L’infiltration du phosphore vers les eaux souterraines est théoriquement plus limitée que pour les nitrates, mais à la condition qu’existe un sol superficiel (tapis végétal, humus, terre arable,...) suffisamment profond pour servir de filtre.

Mais dans les régions calcaires à sous-sol fissurés, le réseau de fentes et de conduits karstiques favorise l’entrainement du phosphore vers les eaux souterraines et leurs résurgences, sources des rivières.

Enfin la capacité de stockage du phosphore d’un sol reste limité. (Il peut même y avoir ultérieurement des phénomènes de relargages vers les eaux).

Ainsi, l’infiltration du phosphore dans le sol peut être grandement favorisée par : 
- des sols superficiels inexistants ou peu épais en certains lieux, ou la présence de cavités, dolines, pertes, etc. 
- des déversements localisés d’effluents ou de déjections organiques saturant le sol à leur niveau. 
- des épandages agricoles de lisiers ou d’engrais, excessifs par rapport à la capacité agronomique de rétention du sol, 
- des fuites d’installations ou de fosses d’effluents,... 
- des puits perdus (pratique pourtant interdite).

 

10 décembre 2017

Raisonner et ne pas systématiser le chaulage

our la grande majorité des cultures (céréales, maïs, prairies temporaires… ), le maintien du  pHeau dans la gamme  6 – 6,5 avec le chaulage d’entretien permet de s’affranchir de tout problème lié à l’excès d’acidité.

Tant que le pHeau ne descend pas au-dessous de 5,8 (5,5 en sols sableux), le risque de perte de rendement lié à l’excès d’acidité reste faible,  sauf  pour l’implantation d’une luzerne où ce seuil est fixé à 6. Le choix de l’amendement dépend du niveau de pHeau de la parcelle. À l’exception des parcelles qui nécessitent un redressement urgent (pHeau < à 5,5), les amendements à action moyennement rapide voire lente suffisent. Tant que le pHeau ne descend pas au-dessous de 6, l’apport d’amendement minéral basique peut attendre.

En pH acide, l’aluminium devient toxique

L’abaissement du pH dans les sols acides contribue à rendre de plus en plus solubles certains composés minéraux contenant de l’aluminium. Ces composés deviennent toxiques et conduisent à des baisses de rendement importantes lorsque le pHeau est inférieur à 5,5. La suppression de la toxicité de l’aluminium dans les sols trop acides est la fonction première dévolue  aux amendements basiques. 
Les légumes sont les cultures les plus affectées par l’acidité. Parmi les céréales, l’orge s’avère sensible à la toxicité aluminique alors que le triticale et le maïs le sont peu. Les prairies temporaires ont un comportement proche du maïs. La luzerne est un cas à part puisque l’installation de son rhizobium nécessite un pHeau supérieur à 6.

Pour le chaulage d’entretien pas  d’action rapide

Tous les essais réalisés depuis de nombreuses années (Inra, Instituts, Chambres d’agriculture) ont montré que les produits d’action lente (carbonates broyés, sables calcaires…) répondent bien aux objectifs d’une  stratégie d’entretien dans tous les sols régulièrement travaillés. La dissolution dans le sol de ce type d’amendement facilitée par les opérations de travail du sol, permet de libérer chaque année une quantité suffisante de bases pour neutraliser l’acidification naturelle du sol.

Sur la base de nombreuses références, on considère qu’il faut  apporter l’équivalent de 150 à 350 kg CaO/ha/an selon les conditions climatiques et le système de culture pour maintenir le pHeau au-dessus du seuil critique de 5,5. Lorsque les parcelles reçoivent régulièrement des apports raisonnés d’effluents d’élevages, des apports moyens annuels inférieurs à ces préconisations permettent d’entretenir le pH du sol. Les apports peuvent être bloqués pour 4 à 5 ans. Dans tous les cas seul le suivi régulier du pHeau (tous les 5 ans par exemple) permet de gérer de manière précise le chaulage d’entretien.

Les produits à action rapide en cas de redressement

Les produits à action rapide tels que les chaux et carbonates pulvérisés ne s’imposent que dans les situations nécessitant un redressement d’urgence, c’est-à-dire lorsque le pHeau est inférieur à 5,5 et que le délai entre l’apport et l’implantation de la culture suivante est court (quelques semaines). Dans les autres cas, les amendements à action moyennement rapide ou lente conviennent également.

Gare aux excès

Des risques de carence parfois sévères en oligo-éléments (manganèse, bore, cuivre, zinc)  sont  à craindre dans certains sols, en particulier les sols granitiques riches en MO, au-delà d’un pHeau de 6,5 (cf schéma). Un suivi réalisé en Bretagne sur 16 parcelles au cours des campagnes 2015 et 2016, présentant de fortes carences en manganèse sur céréales a montré que ces parcelles présentaient une moyenne de pHeau élevée et proche de 6,8. Ainsi, il est recommandé de ne pas dépasser un pHeau de 6,5.

ph-eau-sol

Par ailleurs le piétin échaudage et la gale de la pomme de terre deviennent plus importants lorsque le pHeau est proche de 7. Si des symptômes ont déjà été observés il faut veiller à ne pas dépasser ce seuil de 6,5. Au-delà de ce niveau de pHeau, l’arrêt du chaulage est même recommandé !

Quel type de produit ?
Les amendements disponibles sont de deux types : les produits cuits (oxydes de calcium et de magnésium) et les produits crus (carbonates de calcium et de magnésium). Ces derniers sont classés comme pulvérulents, broyés ou concassés selon leur granulométrie. En complément de la mesure de la solubilité carbonique ce critère conditionne la vitesse d’action de l’amendement. Les produits pulvérulents, les plus fins, ont donc généralement une action rapide et conviennent bien pour les apports de redressement, alors que les produits broyés ou concassés, dont l’action est plus étalée dans le temps, conviennent bien pour les apports d’entretien.
10 décembre 2017

Le chaulage

Préventif ou curatif, le chaulage est un procédé ancien et écologique qui consiste à apporter de la chaux ou tout autre amendement calcique au jardin. Passé en badigeon sur le tronc des arbres, il les débarrasse des larves qui se réfugient dans l'écorce en hiver. Très utile et bénéfique, il permet d'alléger et d'assainir les sols lourds et de corriger un déficit en calcium. Mais un sol très calcaire n'est pas idéal non plus. Avant toute décision, pratiquez une analyse de votre sol en prélevant des « carottes » en plusieurs endroits et n'oubliez jamais qu'il existe des plantes adaptées à chaque terrain et que ce sont toujours celles-là qu'il faut privilégier pour obtenir les meilleurs résultats.

 À quoi sert le chaulage ?

Le chaulage est un procédé naturel et simple qui a de multiples fonctions.

  • Dans un sol acide, il compense le manque de calcium et favorise la décomposition des matières organiques en humus. La terre est plus légère et plus fertile.
  • Il améliore la qualité physique des sols : le sol est plus poreux et plus facile à cultiver. La croissance des plantes est meilleure.
  • Il désinfecte les sols et empêche la prolifération des champignons, mousses, insectes et maladies : les arbres fruitiers sont protégés des maladies(cloque, moniliose et tavelure). Les terrasses, escaliers extérieurs, vieux murs, abris et allées de jardin sont nettoyés des mauvaises herbes.
  • Dans une certaine mesure, il favorise le développement des fruits et légumes.

Comment pratiquer le chaulage ?

Le moment favorable

Chaulez de préférence en automne, avant toute plantation et avant les mois froids.

N'intervenez jamais s'il pleut ou s'il va pleuvoir les jours suivants. Agissez par temps bien sec et non venteux.

À savoir : si vous apportez du fumier en automne, il faut attendre le printemps pour réaliser le chaulage.

La fréquence idéale

Les effets du chaulage n'étant pas immédiats, il est important de laisser du temps entre deux interventions. Procédez tous les 2 ou 3 ans en moyenne pour un chaulage d'entretien préventif.

Pour un traitement d'attaque de l'acidité d'un sol, renouvelez chaque année jusqu'à obtenir le bon pH (il ne doit pas être trop bas et se situer entre 6,5 et 7,5).

Rappel : n'effectuez pas de chaulage si vous venez d'apporter du compost ou du fumier.

 
Les produits les plus utilisés

Chaux vive ou chaux agricole : diluée dans de l'eau on l'appelle « lait de chaux ». Dans le commerce, on la trouve prête à l'emploi sous le nom de « blanc arboricole ». Elle est adaptée au badigeonnage des arbres.

Chaux magnésienne : sous forme de granulés riches en calcium et en magnésium, elle est idéale pour traiter les sols, nettoyer la pelouse et favoriser le développement des plantations.

Calcaire broyé : plus ou moins finement broyé, il est adapté pour modifier les terres sablonneuses. Il s'utilise en agriculture biologique.

Dolomie : roche pulvérisée ou broyée qui contient du calcium et du magnésium, adaptée au traitement des sols. Très pratique sous forme de granulés, elle s'utilise en agriculture biologique.

Maërl : algue calcifiée qui contient du calcium, du magnésium et des oligo-éléments. Indiquée pour la pelouse et le potager.

Marne : roche broyée ou pulvérisée qui contient de l'argile et du calcium, adaptée pour le chaulage d'entretien.

À savoir : plus un produit est grossier, plus son action est lente. Une poudre agira donc plus rapidement.

 

5 juillet 2014

Le cycle végétatif du blé

Le blé est une plante autogame ou à autofécondation, c'est àdire que la fécondation a lieu à l'intérieur des glumelles, avant que les étamines n'apparaissent à l'extérieur.

Trois caractèristiques font une bonne terre à blé :

  • une texture fine, limono-argileuse qui assurera aux racines fasciculées du blé une grande surface de contact, donc une bonne nutrition;
  • une structure stable, qui résiste à la dégradation par les pluies d'hiver. Le blé n'y souffrira pas d'asphyxie et la nitrification sera bonne au printemps
  • une bonne profondeur et une richesse suffisante en colloïdes argile et humus, capables d'assurer la bonne nutrition nécessaire aux forts rendements. 

Les terres calcaires peuvent être d'excellentes terres à blé lorsque le calcaire est tendre (craie en Champagne). Attention néamoins au pH eau, il faut qu'il soit neutre ou de 6,5. Bien que recouvertes d'une faible épaisseur de limon, elles sont douées de qualités physiques exceptionnelles : réserve en eau dans la craie, excellente structure, pas d'excès d'eau hivernal. Ailleurs, des calcaires plus durs et superficiels se prêtent malgré tout assez bien à la culture du blé. Ce sont les "petites terres" des Charentes au Barois.

  • On peut diviser en 2 périodes la vie des céréales :la période végétative durant laquelle la plante ne différencie que des feuilles et des racines.
  • la période reproductrice, dominée par l'apparition de l'épi et la formation du grain.

I- La période végétative

1. La germination.

Le sol doit fournir à la graine eau, oxygène et chaleur. La bonne réalisation de ces trois exigences dépend en partie des travaux de préparation du sol et du semis :       

  • un sol suffisamment tassé en profondeur facilite la remontée de l'eau
  • un semis en surface (2 cm) en sol à structure grumeleuse, non roulé après semis, permet les échanges gazeux, en une période où l'excès d'eau et de la destruction de la structure en surface, risquent d'asphyxier la plantule.

La durée de la germination varie beaucoup avec la température. Bien que le blé puisse germer dès que la température dépasse 0° (on dit que le zéro de végétation du blé est à 0°), 8 à 10 jours sont nécessaires au minimum pour les semis précoces, le plus souvent 15 à 20 jours et même plus pour les semis tardifs d'hiver.

2. Le tallage.

a) La formation du plateau de tallage.

Sitôt émise la 3ème feuille, le 2ème entre noeud qui porte le bourgeon terminal s'allonge à l'intérieur du coléoptile. Il stoppe sa montée à 2 cm sous la surface quelle que soit la profondeur du semis. A ce niveau apparaît un renflement : c'est le futur plateau de tallage. En dessous-de lui, le 2ème entre noeud ou rhizome sert encore quelque temps à transporter la sève venant des racines primaires.

b) l'émission des talles.

A l'aisselle des premièers feuilles du blé, des bourgeons axillaires entrent alors en activité pour donner de nouvelles pousses : les talles. 

c) La sortie de nouvelles racines.

En même temps que se déroule la 4ème feuille et que pointe la première talle, de nouvelles racines sortent de la base du plateau de tallage : les racines secondaires. Garnies de poils absorbants, elles relayent les racines primaires dans la nutrition de la plante. Les racines primaires, le rhizome et le grain vidé de ses reserves flétrissent.

Avantages du tallage : implanter le système radiculaire définitif à partir de la zone de surface, quelle qu'ait été la profondeur de semis et émettre des pousses qui viendront combler les vides laissés entre chaque pied par un semis irrégulier ou une mauvaise levée.

II- La période reproductrice : la formation et la croissance de l'épi.

1. Le STADE A, ou ébauche de l'épi intervient avant la fin du tallage.

Une coupe du plateau de tallage quand le maître brin a 5 à 6 feuilles fait apparaître :

  • une série de stries claires et sombres indiquent le début d'allongement des entre-noeuds.
  • le bourgeon termiunal ou apex cesse de former des ébauches de feuilles : il s'est allongé et commence à se segmenter en rides parallèles qui sont l'ébauche des futurs épillets (visibles qu'au microscope).

Le stade A marque la transformation du bourgeon végétatif en bourgeon floral : c'est l'initiation florale.

2. Le STADE B marque la fin du tallage et le début de la montaison.

Une coupe du plateau de tallage à ce stade montre :

  • des entres noeuds qui commencent à s'allonger très rapidement : traduisant le début de la montaison.
  • sur le jeune épi, l'ébauche des glumes à la base de chaque épillet.

Pendant cette phase, la nutrition azotée et phosphatée influe sur l'importance du tallage.

Insuffisance d'activité microbienne (sol trop humide et froid) = mauvaise absorption de l'azote et du phosphate = jaunissement des feuilles.

Une certaine faim d'azote n'est pas forcement défavorables. L'azote empêche l'enracinement et allange excessivement les premiers entre-noeuds prédisposant les tiges à la verse. (Astuce : surveiller le frêne à la sortie de l'hiver. Quand il recommence à avoir des feuilles, on peut faire un apport d'azote)

Une nutrition en azote tardive et soutenue favorise la taille et la fertilité des épis et la taille des deux ddernières feuilles, les plus importantes pour le grossissement des grains.

3. La montaison et le gonflement.

  • Allongement rapide des entre-noeuds et régression des talles herbacées en surnombre au profit des talles-épis. 
  • Gonflement que provoque l'épi qui s'apprête à émerger de la gaine des dernières feuilles.

4. L'épiaison et la fécondation

C'est au cours de cette période que s'achève la formation des organes floraux et que s'effectue la fécondation.

Epiaison : l'épi sort de la gaine et continue à monter au-dessus du dernier noeud

Floraison : les étamines sort des glumelles = la fécondation est déjà terminée.

5. Le grossissement du grain.

La matière sèche synthétisée dans les feuilles est entièrement destinée à l'accumulation des réserves. A la fin de cette phase, bien qu'ayant sa taille définitive, le grain est encore mou et vert (grain laiteux). L'autre partie des réserves se trouve encore dans les tiges et les feuilles qui commencent bientôt à jaunir.

6. La maturation.

Elle correspond à l'accumulation de l'amidon dans les grains, puis à leur perte d'humidité.

Le grain va recevoir de la l'amidon provenant :

  • un peu de la photosynthèse dite nette
  • surtout de la migration des réserves accumulées dans les feuilles et les tiges jaunissantes, mais non séchées

Cette migration nécessite une circulation d'eau dans la plante. Si l'évapotransipiration est trop forte, la plante se desséche brusquement, sans que les réserves aient eu le temps de migrer : c'est l'échaudage.

 

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7 juillet 2013

Le maïs grain

corn-field1

S'implante facilement dans pratiquement tous les sols. Cette plante nécessite chaleur (température minimale cumulée : 1700°C) et humidité.

1. Place dans la rotation.

Précédents culturaux : Blé, maïs, légumineuse

Cultures suivantes : Blé, maïs (attention à la rémanence de l'atrazine)

Dans le cas d'un maïs sur maïs, choisir des variétés résistantes aux maladies.

2. Préparation du sol, semis.

Le mieux est d'effectuer un labour d'hiver (25 cm) et de repasser au printemps avec un vibroculteur, une herse ou une croskillette, afin d'affiner la terre. Certains font un labour de printemps.

Apport d'engrais de fond et désherbage présemis.

Date du semis : 15 avril au 15 mai (terre avec un minimum de 8 à 10 °C : le 0 de végétation est à 6°C)

Profondeur : 3 à 5 cm

Densité : Il faut semer 90 000 à 100 000 grains par ha pour espérer un peuplement de 80 000 à 90 000 pieds par ha.

Ecartement :
Entre les lignes : 75 à 80 cm
Sur la ligne : 15 à 17 cm

3. Fertilisation.

Organique : Si le maïs est la seule tête de rotation, apport de matière organique (attention problème de terre creuse en terre acide car mauvaise décomposition). Ce problème est résolu grâce au broyeur situé en dessous de la coupe. Dans les autres cas, on préférera faire l'apoort organique sur une tête de rotation différente.

A moduler en fonction des restitutions des cultures précédentes.
N : 170 U
P: 150 U
K: 150 U

4. Protection

-Insectes du sol : Taupins, blaniules, scutigerelles
-Pyrale

Herbicides : l'objectif est de détruire toutes les adventices afin d'éviter une compétition.

Adventices : setaire, digitaire, chiendent, chardon, panics

5. Récolte

Date : du 15 Octobre au 15 novembre

-En épi au stade 60 à 80 % des spathes jaunes avec un corn picker. Ensuite séchage en cribs 300 à 350 kg de grains par m3

-En grain au stade 35 à 40 % d'humidité du grain, avec une moissoneuse batteuse avec des ceuilleurs ou corn-sheller.

Rendement : 60 à 75 qx en sec. Irrigué : 85 à 100 qx

7 juillet 2013

Le blé dur

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Céréale d'hiver ou de printemps cultivée dans le Centre et le Sud de la France ainsi que dans le Bassin Parisien. Le blé est en général barbu, son grain est vitreux et l'amande est dure.

Il sert à fabriquer pâtes et semoules : la farine n'étant pas panifiable.

1. Place dans la rotation.

Précédents culturaux : Betteraves, maïs, pois, blé, orge, colza...

Cultures suivantes : Maîs, colza, orge

2. Préparation du sol, semis ou plantation.

Le sol doit être bien rappuyé.

Date du semis :

  • Hiver : Début novembre au 15 décembre au Sud de la France
  • Printemps : mars (fin février)

Le semis de printemps offre plusieurs avantages : les récoltes sont moins mitadinées qu'en semis d'hiver et ne nécessitent pas toujours un traitement anti-graminées.

Mitadinage : Accident physiologique de l'albumen du grain de blé dur, qui de dur et vitreux, devient plus opaque et plus farineux.

Profondeur : 2-3 cm

Ecartement : 15-20 cm

Densité : 400 à 470 grains/m² soit 180 à 220 kg/ha suivant variétés et date de semis

3. Fertilisation.

Organique : Bien enfouir les résidus du précédent.

Minérale : 

N : 150 à 200 U

P : 80 à 120 U

K : 80 à 120 U

Fumure standard :

  • 500 kg de 0.20.20 en fumure de fond
  • Amonitrate 33,5 (550 kg) ou solution azotée 39 % (600 l) en 3 apports : 50-60 U au semis, 90-100 U plein tallage, 30 U avant dernière feuille
  • Le dernier apport est primordial pour éviter le mitadinage. Cet apport peut être effectué sous forme de nitrate de chaux ou des formes précédentes
  • Réduire la fumure azotée de 20 U derrière betteraves et pois

4. Protection.

Insecticides : le grain doit être exempt de piqûres d'insectes : traitement

Fongicides : Sensible aux maladies, les fongicides sont primordiaux pour le blé dur, d'autant plus que le grain doit être sain et sans moucheture.

Herbicides : anti-graminées, anti-dicotylédones, chardons, raccourcisseurs...

5. Récolte

Date : 15 juillet - 20 août

  • Récolter dés que l'humidité du grain est comprise entre 13 à 15%
  • Si la pluie intervient à ce stade, gros risque de mitadinage
  • Risque de germination sur pied
  • Problème de moucheture. Les grains mouchetés présentent des taches brunes dues à un champignon

La récolte est plus délicate que celle du blé tendre mais pose moins de problèmes qu'autrefois, les pailles étant plus courtes.

Rendement : 35 à 65 qx/ha. Poids spécifique moyen : 78 kg/hl

7 juillet 2013

Le blé d'hiver

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1. Place dans la rotation

Précédents culturaux :

  • Très favorables : poix, haricots (apporte azote)
  • Favorables : betterave (améne de l'humus/terre propre), PDT , luzerne (apporte humus et azote (légumineuse)), colza.
  • Avec précautions : maïs (certains le font), blé sur blé (favorise les maladies) 
  • A éviter : orge, escourgeon

Cultures suivantes : céréales et toutes têtes d'assolement (PDT, betteraves...)

2. Préparation du sol, semis, plantation

Obtenir un sol ameubli, bien appuyé (càd que notre pied ne s'enfonce pas) et motteux en surface.

  • semis direct avec leliterra (juste pour émietter, ne pas faire en profondeur = dur à tirer, à éviter sur terre limoneuse)
  • préférer la herse ou le vibro
  • pour une bonne régularité du semis, préférer le tasse avant complété de roues cages ou jumelées (permet de répartir le tassement du sol et d'éviter les sols creux)
  • existe aussi des semoirs combinés  
  • Après céréales (maïs) : semavator (outil utilisé plutôt au Sud de Paris)
  • Semis direct : Semoir Huard

Travail grossier (en mottes) quand la terre est battante : en effet, une terre limoneuse trop émiettée et fine risque d'être battante

On peut en revanche émietter une terre argileuse : elle ne bougera pas

Date de semis : du 5 au 20 octobre. Prolongation possible d'un mois en zone Nord (à cause des récoltes tardives)

Variétés à choisir en fonctions des expérimentations régionales et de la date du semis. Il existe des variétés de blés fourragères et panifiables. Bien que les variétés hybrides promettent une rentabilité plus importante, elles sont néamoins plus chères. Préférer des variétés dont la résistance aux maladies n'est plus à démontrer (oïdium, septoriose, fusariose, rouille) 

Profondeur : 2 à 3 cm, éviter les semis trop profonds (mauvais tallage, risque de gelée (en gelant, les mottes risquent de casser le semis)

Densité : 250 à 350 grains au m², soit 130 à 200 kg/ha (dose à moduler selon la date, le mode et les conditions de semis). On aura par exemple tendance à semer plus drus si l'on sème plus tard (fin novembre) puisque les grains risquent de ne pas tous germer.

Ecartement des rangs : 15 cm ; 12 cm dans les terres à faible coeff.de tallage

3. Fertilisation

Organique : résidus des récoltes précédentes correctement enfouis pour éviter les sols creux

Minérale : 

N : 100 à 150 U (2 passages)

P : 60 à 120 U selon le précédent et le niveau des réserves

K : 80 à 150 U selon le précédent et le niveau des réserves

Possibilité d'apporter seulement l'azote. En effet, en sol non calcaire, certains apportent la fumure phospho-potassique sur le précédent (tête d'assolement)

Les apports en azote : à raisonner selon le précédent, le prix du produit

  • 1er apport sortie hiver (février), 50 à 80 U selon l'état de la végétation et le peuplement
  • 2e apport stade épi 1cm, 50 à 80 U selon l'objectif de rendement et les reliquats
  • 3e apport stade mi-montaison selon l'objectif

Pour les engrais liquides (urée), avancer l'apport de 8 à 10 jours et le majorer de 10 %. Attention aux brûlures des feuilles : ne surtout pas utiliser un pulvérisateur, utiliser plutôt un matériel qui dépose l'engrais au pied de la plante

4. Protection

-Semences : dans tous les cas, utiliser des semences traitées contre la mouche grise.

-Ravageurs :

  • A la levée : risque de pucerons (vecteur de la jaunisse) en cas d'automne doux, risque de limaces en sol creux
  • A l'épiaison : risque de pucerons et cécydomies (insecte qui pond ses oeufs dans les épis)

-Régulateur de croissance : cycocel stade épi 1 cm, 1,8 à 2 l /ha. Possibilité de rattrapage avec Terpal ou Ethéverse, stade 2 noeuds à gonflement

Cependant, préférer les variétés qui ne nécessitent pas de raccourcisseurs

-Maladies : oïdium, rouille, septoriose, fusariose, piétin

-Herbicides : 

  • semis précoce : Traitement d'automne sur sol pas trop sec ni trop motteux, choisir le porduit selon l'adventice et la variété semée. Au printemps, compléter ce traitement si nécessaire (antidicotylédone)
  • semis normal : Traiter dés que possible sortie hiver (dés le stade 3 feuilles), choisir de préférence un produit complet avec antigraminée à base d'isoproturon ou possibilité d'appliquer un antigraminéé seul

-Traitements particuliers :

  • Contre le chardon : obligatoirement intervention tardivr à base d'hormone, stade 2 noeuds à début gonflement
  • Contre le chiendent : glyphosate 3l/ha + sulfate d'ammoniaque ou adjuvant. Utilisation interdite en multiplication de semences

5. Récolte en Août

Rendement : 70 à 110 qx/ha

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